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Solidarité Paysans Basse-Normandie Moins d’éleveurs en difficulté mais plus jeunes

Olivier Storez (au centre), président de SPBN, entourés de Liliane Quetron, vice-présidente et de Gérard Jahandier, trésorier à l’assemblée générale le 14 mars. Ils animent un réseau de 134 accompagnants et de 3 salariés.

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Bonne nouvelle. Le nombre d’agriculteurs accompagnés par Solidarité Paysans Basse-Normandie (SPBN) diminue en 2023. Ils sont 134 en 2023 contre 165 l’année précédente. La part d’exploitations laitières baisse aussi : 39 % contre 42,5 % en 2022. Celle de bovins viande reste stable à 30 %. Les 52 élevages laitiers bas normands produisent moins de 200 000 litres à 842 000 litres pour une moyenne à 411 000 litres. Ce sont en majorité des exploitations individuelles, en couple avec des enfants et âgés en moyenne de 50 ans.

Logiquement, cette tendance positive est le reflet des deux dernières années aux prix du lait, de la viande et des céréales élevés. « Ces éleveurs déjà en difficulté ont pris de plein fouet la hausse du prix des intrants, nuance Olivier Storez, le président de l'association. Leur absence de trésorerie a accentué leur fragilité. Faute d’accès aux emprunts bancaires de court terme, ils ont dû bien souvent se tourner vers des crédits de fournisseurs aux taux d’intérêt plus élevés. »

Des installations mal préparées

L’association s’inquiète de la progression de la part des jeunes éleveurs (de 26 ans à 45 ans) qui frappent à sa porte (35 % à majorité éleveurs contre 30 %). « Certains nous appellent pour les accompagner directement vers une liquidation judiciaire. C’est nouveau. Les personnes qui nous contactent sont épuisées. » La sous-estimation de l’importante charge de travail liée à l’installation, la structure évaluée à la valeur patrimoniale et non à la valeur économique, l’absence de bilan sanitaire du troupeau (le cédant n’est pas obligé de le réaliser), le non-renouvellement de baux ruraux à leur arrivée à échéance, des dettes cachées, etc. font partie des raisons constatées par SPBN. « J’ai découvert que les animaux étaient “warrantés” à hauteur de 60 000 € sans que cela soit indiqué dans le passif du bilan », témoigne l’un d’eux à l’assemblée générale de SPBN mi-mars. La signature d’une garantie de passif par le cédant aurait pu le protéger de cette dette cachée. Cette clause contractuelle est méconnue en agriculture.

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